Certains mythes ont la vie dure. Il en est un qui persiste: la phobie scolaire serait due à une anxiété de séparation à la mère.
Je voudrais lancer un sujet qui est compliqué pour certains. A l’origine, un petit article que nous avons publié: https://www.huffingtonpost.fr/luc-mathis/dou-vient-la-phobie-scolaire-et-comment-aider-les-ados-a-la-surmonter_a_23385437/ . Au fait, quand un article est signé avec mon nom, il a été relu et travaillé par tout le CA de l’association – c’est un travail collectif et cela est juste pour simplifier les publications que mon nom est apposé. C’est un peu la première fois que notre association aborde un sujet « médical » en prenant une position.
Cela n’a pas été une décision facile. Un enjeu est, que nous voyons de nombreux parents qui semblent très réticents à faire confiance à des thérapeutes, à des soins psychologiques et/ou psychiatriques. Or notre article pourrait donner une forme de légitimation à cette réticence: « regardez, même l’association remet en question ce que disent les psys ». Il n’en est rien. Nous encourageons les familles à faire confiance aux professionnels qui suivent les enfants – étant entendu que parfois, il faut en voir plusieurs pour trouver une personne avec qui l’enfant a un bon feeling. Un article plus complet à destination des professionnels de santé scolaire et que nous avons préparé sur ce même thème sera d’ailleurs partagé dans quelques semaines sur notre site web. Cette confiance accordée à un expert, c’est plus que laisser sa voiture au garagiste. Car les parents savent aussi souvent mieux que quiconque ce qui est important pour leur enfant. L’enjeu est donc de naviguer dans cette contradiction apparente entre faire confiance aux thérapeutes et rester en soutien à son enfant. Ce que nous résumons parfois par cette formule: lâcher prise sans laisser tomber.
Bonne journée!! Luc Mathis – Président de l’association Phobie Scolaire 2018